Autisme : Grenoble entre dans la dynamique "Aspie-friendly", sous l’égide de Josef Schovanec, écrivain et conférencier avec autisme
Campus
Article
Le 4 février 2019, la Communauté Université Grenoble Alpes et l’Université Grenoble Alpes, partenaires de "Construire une université Aspie-Friendly" ont lancé officiellement le projet au niveau local. Au cœur de la stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022, ce projet est un levier nouveau afin de rendre l’enseignement supérieur inclusif pour les personnes à besoins éducatifs particuliers, comme les personnes avec troubles du spectre de l’autisme (TSA).
La Communauté Université Grenoble Alpes et l’Université Grenoble Alpes se mobilisent de longue date sur la question du handicap. Ce projet, porté par l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées et qui associe déjà une vingtaine d’universités, offre de nouvelles perspectives pour mieux accueillir et insérer les étudiants présentant des troubles du spectre de l’autisme. Le projet doit conduire à :
Bertrand Monthubert : "Ce projet tente de construire une approche globale pour accompagner les personnes avec autisme dans leur parcours vers l’enseignement supérieur, au sein de celui-ci, puis vers l’insertion sociale et professionnelle".
Cette journée s’est déroulée également en présence de Josef Schovanec, écrivain et conférencier avec autisme : "Cette première rencontre entre étudiants et accompagnants sur le sujet du spectre de l'autisme a permis des discussions libres et informelles autour des conditions d'études, des projets professionnels mais aussi des voyages ou de l’alimentation".
Un séminaire de travail a été organisé autour des perspectives d’amélioration dans l’accueil et l’accompagnement des étudiants porteurs de troubles du spectre de l’autisme, en présence de professionnels de l'université (enseignants, Service Accueil Handicap et référents handicaps des établissements, Centre de santé interuniversitaire, secrétaires pédagogiques, etc.) et de partenaires comme le rectorat.
Source : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux DSM5, de l’association américaine de psychiatrie)
- construire un projet de transition vers l'enseignement supérieur,
- définir les adaptations pédagogiques nécessaires pour sa réussite,
- travailler la manière dont il ou elle est accompagné.e au-delà du seul cadre pédagogique,
- préparer l'insertion sociale et professionnelle.
Bertrand Monthubert : "Ce projet tente de construire une approche globale pour accompagner les personnes avec autisme dans leur parcours vers l’enseignement supérieur, au sein de celui-ci, puis vers l’insertion sociale et professionnelle".
Cette journée s’est déroulée également en présence de Josef Schovanec, écrivain et conférencier avec autisme : "Cette première rencontre entre étudiants et accompagnants sur le sujet du spectre de l'autisme a permis des discussions libres et informelles autour des conditions d'études, des projets professionnels mais aussi des voyages ou de l’alimentation".
Un séminaire de travail a été organisé autour des perspectives d’amélioration dans l’accueil et l’accompagnement des étudiants porteurs de troubles du spectre de l’autisme, en présence de professionnels de l'université (enseignants, Service Accueil Handicap et référents handicaps des établissements, Centre de santé interuniversitaire, secrétaires pédagogiques, etc.) et de partenaires comme le rectorat.
Un projet national et un partenariat européen
Construire une Université Aspie-Friendly a débuté en 2018 pour une durée de 10 ans. Il aborde la question globalement, depuis le travail avec les partenaires de l’éducation nationale et des structures qui accueillent les jeunes Aspies, jusqu’à l’insertion sociale et professionnelle, en passant évidemment par l’adaptation pédagogique, les outils numériques, l’accompagnement social et la formation. Un Centre national de ressources et d’accompagnement sera créé. La formation de tous ceux qui côtoient les Aspies, qu’ils soient enseignants, secrétaires pédagogiques ou autres étudiants, managers dans les entreprises, est une des clés de la réussite. Le réseau du projet : dès son lancement, ce projet national regroupe une vingtaine d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche français, ainsi que des partenaires qui partagent notre vision.Un réseau organisé autour de neuf groupes de travail
Le projet, porté par Bertrand Monthubert, ancien Président de l’Université Toulouse 3 Paul Sabatier et ancien rapporteur général de la Stratégie Nationale de l’Enseignement Supérieur, s’organise autour de neuf groupes de travail :- innovation pédagogique : développement et mise à disposition de ressources pédagogiques adaptées au sein d’un Centre national de ressources et d’accompagnement, adaptation de parcours, notamment DAEU et VAE...
- innovation numérique : développement et mise à disposition d’outils adaptés (dispositifs de téléprésence...)
- accompagnement vie quotidienne : mise en place d’accompagnement personnalisé (notamment binôme Aspie-non Aspie), travail en réseau des services adaptés (logement, restauration)...
- formation et accompagnement des professionnels : constitution du Centre National de Ressources et d’Accompagnement, élaboration de vidéos de formations, session de formations pour les équipes accompagnant les étudiants Aspies...
- transition vers l’enseignement supérieur : lien avec les structures accueillant les Aspies en amont de l’université, élaboration d’un projet de transition vers l’enseignement supérieur.
- transition vers l’emploi : information et communication avec les entreprises, identification d’entreprises « Aspie-Friendly », conventions...
Le besoin de rendre l’Université inclusive
Un constat : aujourd’hui, à peine 500 Aspies dans les universités. 0,5 % de la population est porteuse de trouble du spectre de l’autisme sans déficience intellectuelle. Pour autant, moins de 500 étudiants avec troubles du spectre de l’autisme (TSA) sans déficience intellectuelle (Aspies) sont inscrits dans l’enseignement supérieur français. Si l’action a un coût, le coût de l’inaction est aussi considérable : pour le Royaume-Uni, la London School of Economics a évalué à 32 milliards de livres le coût de l’autisme. Il pourrait être fortement réduit grâce à de nouvelles approches.À propos de l’autisme aujourd’hui
Les caractéristiques de l’autisme affectent toutes les composantes de la vie : logement, transport, restauration, vie affective, sociale et pédagogie. Les situations personnelles vont de l’exclusion à l’hyper-performance, mais montrent aussi des signes de grande fatigue, et d’incapacités à effectuer par exemple des stages durant un cursus universitaire. L’autisme est défini autour de deux critères : des déficits de la communication et des interactions sociales, ainsi qu’un caractère restreint et répétitifs des comportements et des centres d’intérêt (mouvements répétitifs ou stéréotypés, intolérance aux changements, adhésion inflexibles aux routines, intérêts restreints ou fixes anormaux dans leur intensité ou leur but, hyper ou hypo sensibilité aux stimuli sensoriels).Source : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux DSM5, de l’association américaine de psychiatrie)
Publié le4 février 2019
Mis à jour le27 avril 2022
Mis à jour le27 avril 2022
Vous aimerez peut-être aussi
- Lancement de l’opération immobilière "Pôle de l’éducation" sur le domaine universitaire
- Rentrée universitaire 2020 : l’UGA prévoit des dispositifs d’accueil adaptés à la crise sanitaire
- Idées@UGA et Graduate School : l’UGA remporte deux nouveaux appels à projets du Programme investissements d’avenir
- Classement thématique de Shanghaï 2020 : l’UGA dans le peloton de tête des universités françaises
Pour aller plus loin
> Aspie friendly
> Bref, je suis Aspie (intervention de David Da Fonseca, responsable du work package « Gestion des interfaces avant l’Université » Aspie-friendly)
> Idées reçues sur l’autisme (interview de Josef Schovanec, chargé de mission Aspie-friendly)