Concours i-Lab 2020 : 6 projets lauréats et un Grand prix pour le site Grenoble Alpes

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Parmi les 73 projets lauréats de la 22e édition du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, 7 sont issus des laboratoires du site Grenoble Alpes et 5 soutenus par Linksium, la SATT Grenoble Alpes.
"Plus qu’un concours, plus qu’une subvention, i-Lab constitue une véritable initiation au monde de l’entreprise, qui donne aux futurs start-upers les clés et les contacts indispensables pour réussir leur projet", a rappelé Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation le 16 juillet dernier lors de l’annonce du palmarès 2020 du concours i-Lab.

Crée en 1999 par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ce concours poursuit un double objectif : détecter et faire émerger des projets de création d’entreprises s’appuyant sur des technologies innovantes ; favoriser le transfert des résultats de la recherche vers le monde socio‑économique. Organisé en partenariat avec Bpifrance, i-Lab soutient chaque année les meilleurs projets à travers une aide financière importante et un accompagnement adapté.

Parmi les 73 projets lauréats de cette 22e édition du concours i-Lab, 7 sont issus des recherches menées au sein des laboratoires et des organismes de recherche du site Grenoble Alpes. Cinq de ces projets sont également soutenus par Linksium, la société d’accélération du transfert de technologies (SATT) de Grenoble Alpes. Le projet de start-up FunCell de Julien Leguy fait partie des 10 grands prix 2020 du concours.

Le projet FunCell de Julien Leguy, Grand prix 2020

Des additifs biosourcés pour transformer l’industrie des produits cellulosiques. La start-up FunCell propose des produits biosourcés à base de cellulose ou d’hémicellulose pour transformer l’usage des matériaux cellulosiques (papiers, cartons, textiles, panneaux de bois) en leur donnant de nouvelles propriétés inédites (papiers plus résistants, solides à l’état humide…). Les premiers additifs FunCell, appelés BioWet, peuvent être utilisés par les papetiers pour réduire significativement la quantité de pâte à papier par emballage sans en changer les performances, ou par les fabricants de papiers d’hygiène pour remplacer les additifs toxiques qui donnent leur résistance à état humide. BioGraft, la seconde gamme d’additifs de FunCell, permet de greffer sur tous types de matériaux cellulosiques des molécules apportant de nouvelles fonctionnalités (fongicides, bactéricides, hydrophobes…). L’enjeu : proposer de nouvelles applications pour les papiers et les textiles en alternatives durables aux emballages plastiques. La troisième gamme de produits de FunCell est une colle, BioGlue, conçue pour remplacer les colles toxiques à base de formaldéhyde, utilisées dans la fabrication
> Projet porté par Julien Leguy, soutenu par Linksium et issu du Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CERMAV - CNRS)

Les 6 autres projets lauréats du concours i-Lab 2020

Le projet BioEnzymatic Fuel Cells de Jules Hammond

Une pile écologique et miniature à base de papier. BioEnzymatic Fuel Cells (BeFC) repense la façon d’alimenter écologiquement les appareils électroniques de faibles puissances et invente la première biopile à base de papier. Son innovation de rupture, initiée au CNRS, est basée sur la catalyse bioenzymatique. Cette technologie de piles à biocarburant à base de papier, basée sur la conversion enzymatique du glucose et de l’oxygène pour produire de l’électricité, offre une alternative sans métal et non toxique aux piles conventionnelles. Seules quelques gouttes de liquide permettent d’en activer le fonctionnement, les enzymes produisant plusieurs milliwatts d’électricité par centimètre carré grâce à la biocatalyse. La biopile BeFC est un moyen de relever les défis mondiaux de l’impact environnemental et de la durabilité.
> Projet porté par Jules Hammond, soutenu par Linksium et issu du Département de chimie moléculaire (DCM - CNRS / UGA).

Le projet Emoface d’Adela Barbulescu

Un outil ludique et personnalisable pour répondre aux besoins des personnes autistes. La France compte environ 700 000 personnes autistes, mais on constate un manque d’outils avec un contenu riche pour pouvoir illustrer une gamme large d’émotions et de situations sociales, en fonction des besoins de chaque patient ou élève. EMOFACE a pour mission d’aider à l’insertion sociale et professionnelle des personnes avec autisme, en proposant des outils numériques qui permettent d’interagir avec des personnages 3D expressifs pour apprendre les émotions et entraîner ses compétences sociales tout en s’amusant. Le logiciel utilise une technologie d’intelligence artificielle qui permet de générer des animations avec personnages 3D exprimant des émotions. Cible visée : les professionnels de santé, de l’éducation et de la formation ainsi que les familles.
> Projet porté par Adela Barbulescu, soutenu par Linksium et issu du laboratoire Grenoble Images Parole Signal Automatique (GIPSA-Lab - CNRS/UGA/Grenoble INP-UGA)

Le projet Left Angle d’Alexandre Gauthire-Foichat

Solutions logicielles de motion-design. Left Angle développe AutoGraph, un logiciel multiplateforme dédié à l’animation de graphismes 2D/3D professionnels à l’intention des graphistes indépendants, agences de communication et studios de motion-design et d’effets visuels. AutoGraph propose une gamme d’outils professionnels complets, qui augmentent drastiquement la productivité, et donc la rentabilité du graphiste, notamment à travers un champ d’expression créative beaucoup plus vaste propulsé par une technologie logicielle innovante. LEFT ANGLE ambitionne de devenir un acteur essentiel du marché de la création graphique et de fournir des solutions innovantes pour le marché de la production de vidéos personnalisées.
> Projet porté par Alexandre Gauthire-Foichat, soutenu par Linksium et issu de l’Inria Grenoble.

Le projet Restorhyal de Rachel Auzely

Un nouveau matériau injectable pour réparer les cartilages abîmés
Les lésions du cartilage du genou sont des causes fréquentes d’invalidité car le tissu cartilagineux n’a pas la capacité à s’auto-réparer, et actuellement, aucune thérapie n’est capable de réparer de façon durable le cartilage articulaire lésé. La solution proposée par Restorhyal pour traiter ces lésions vise à combler la perte de substance par injection d’un échafaudage imitant le tissu articulaire et stimulant le potentiel auto-régénérateur du tissu hôte. Ce traitement non invasif (RH-K) offre au chirurgien orthopédique une solution thérapeutique prête à l’emploi et ergonomique qui évite la dégradation arthrosique de l’articulation. Le produit RH-K limite les complications et les risques opératoires et permet de traiter un plus grand nombre de patients grâce à la simplicité de la procédure d’implantation.
> Projet porté par Rachel Auzely et issu du Centre de recherches sur les macromolécules végétales (CERMAV - CNRS)

Le projet WoundLAB de Vincent Bouchiat

Un pansement intelligent pour le suivi à distance de la cicatrisation. La start-up grenobloise Grapheal soutient la réalisation d’un patch connecté permettant la télésurveillance de la cicatrisation. WoundLAB est basé sur une électronique souple et embarquée incorporant des biocapteurs innovants connectés sans fil par radiofréquence à une application smartphone en liaison avec une solution de télémédecine. Le système permet le suivi à distance de la cicatrisation sans ouvrir le pansement et à travers un plâtre, par exemple. Il centralise l’information pour l’ensemble des soignants et permet la détection précoce d’infection dans le cadre du soin à domicile des patients affectés par les plaies chroniques.
> Projet porté par Vincent Bouchiat, soutenu par Linksium et issu de l'Institut Néel (CNRS)

Le projet Mag4Health de Matthieu Le Prado

Démocratisation des magnétoencéphalographes grâce à une technologie quantique. Les magnétoencéphalographes (MEG) sont les outils de référence pour enregistrer l’activité neuronale, activité qu’il faut mieux comprendre pour traiter les maladies neurologiques. Or, seulement 150 MEG sont utilisés dans le monde, en raison d’un coût très élevé (4 millions d’euros), alors qu’il en faudrait plusieurs milliers pour la recherche médicale et les usages cliniques. Mag4Health peut réduire le prix des MEG d’un facteur 10, en remplaçant la technologie actuelle, refroidie par cryogénie, et donc onéreuse, par une technologie quantique qui fonctionne à température ambiante. Cette technologie, issue de développements menés au CEA pour les applications spatiales, a été adaptée puis testée pour la MEG et a emporté un concours européen d’innovation.
> Projet porté par Matthieu Le Prado et issu du CEA-Léti.
Publié le23 juillet 2020
Mis à jour le24 juillet 2020