L'objet de mes recherches : Sandra Rome

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Sandra Rome est géographe-climatologue à l'Institut des géosciences de l'environnement et enseigne à l’Institut de Géographie Alpine. Elle s’intéresse plus spécifiquement au phénomène des vagues de chaleur, plus connues en France sous le terme de canicules.


La boite à questions

Vous êtes climatologue diagnosticienne. C’est-à-dire ?

Sandra Rome C’est une personne qui est généralement géographe et non pas physicienne de l’atmosphère. Nous utilisons les mêmes paramètres météorologiques, mais nous, les géographes, travaillons plus sur les statistiques et moins sur les processus atmosphériques afin d’établir des diagnostics. Nous faisons aussi le lien entre la société et les sciences dures et servons de relais entre les scientifiques et les collectivités, les décideurs.

Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser aux vagues de chaleur ?

S. R. C’est un sujet qui nous intéresse tous, surtout depuis la canicule d’août 2003 en Europe de l’Ouest. Beaucoup de personnes ont été sensibilisées à ces fortes températures qui fragilisent les êtres vivants -animaux et végétaux- et perturbent les écosystèmes. Les canicules sont l’un des effets du réchauffement climatique global. C’est un phénomène naturel à la base, mais qui est largement amplifié par l’action de l’Homme et dont les conséquences peuvent être vraiment néfastes puisqu’on se souvient qu’en août 2003, il y a eu 15 000 morts surnuméraires rien qu’en France. J’ai commencé par travailler sur les anomalies chaudes de température dans la Drôme pour voir comment le réchauffement climatique pouvait affecter les stations de sports d’hiver, en raccourcissant la saison de neige présente ou en empêchant la neige de tomber si les températures sont trop élevées. Le Département voulait savoir par exemple si cela valait la peine d’acheter des canons à neige compte-tenu du réchauffement en cours…

Devons-nous nous attendre à d’autres vagues de chaleur comparables à celle de 2003 ?

S. R. Depuis 2003, les vagues de chaleur qu’il y a eu en France ont été plus courtes que celle de 2003 qui avait duré treize jours (particulièrement chaudes du 5 au 12 août), mais globalement la température de l’air a augmenté. Il fait plus chaud aujourd’hui qu’il y a trente ans. Il devrait y avoir de plus en plus de vagues de chaleur et elles devraient être plus intenses (plus chaudes) et plus longues. Tous les modèles de prévision des températures le prévoient.
 
Publié le13 juin 2016
Mis à jour le27 avril 2022