C’est bio, donc c’est bon ?

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Commerce équitable, bio, riche en fibres… Comment ces labels influencent-ils nos pratiques de consommation ?
Commerce équitable, sans cholestérol, bio, riche en fibres… De plus en plus, des labels apparaissent sur les produits alimentaires. Des chercheurs du laboratoire interuniversitaire de psychologie (LIP / PC2S) à Grenoble ont étudié l’impact de ces labels sur les pratiques de consommation. Ils ont observé un effet de "halo santé" : les consommateurs ont tendance à penser que parce qu’un produit est "bio" ou "commerce équitable", il est moins calorique, et qu’on peut en manger en plus grande quantité et plus souvent. "Ils transfèrent la qualité positive d’un produit sur autre chose qui n’a pas de rapport", explique Dominique Muller, professeur UGA de psychologie sociale et directeur du LIP / PC2S.

À l’origine, les chercheurs en psychologie sociale s’intéressent à l’effet de halo parce qu’il porte sur la formation d’une impression. L’un des effets de halo les plus connus est celui qui nous conduit à attribuer des qualités à une personne parce qu’elle est belle. "La beauté physique rejaillit alors sur quelque chose qui n’est a priori pas lié, comme par exemple, la gentillesse ou l’intelligence. L’effet de halo santé, c’est la même idée appliquée dans le domaine de la santé".

Actuellement, Dominique Muller co-dirige avec Norbert Schwarz (University of Southern California) la thèse de Nicolas Bochard qui vise maintenant à comprendre les mécanismes sous-jacents derrière cet effet. "Est-ce le fruit d’un raisonnement complexe ou bien d’une réaction émotionnelle ? Nos premiers résultats pencheraient plutôt pour cette deuxième hypothèse…", avance Dominique Muller.
Publié le8 mars 2017
Mis à jour le7 mars 2017