Et si Grenoble accueillait de nouveau les Jeux olympiques ?

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Si Grenoble déposait à nouveau sa candidature pour organiser le Jeux Olympiques d'hiver, quel projet pourrait-elle proposer ? Réponses des étudiants du Master francophone "Urbanisme et coopération internationale" et du Master anglophone "Cooperation in urban planning".

Les Jeux de 1968 ont donné à Grenoble son statut de "ville olympique", titre qu’elle ne partage aujourd’hui qu’avec 42 cités-hôtes à travers le monde. Marquée par cette expérience, Grenoble a déjà envisagé à deux reprises de se porter à nouveau candidate : pour les Jeux olympiques d’hiver de 1976 et de 2018. Candidatures avortées sans avoir suscité de réel enthousiasme… Alors si Grenoble déposait à nouveau sa candidature, quel projet pourrait-elle proposer ? Telle est la problématique sur laquelle le Labex "Innovation et territoires de montagne" (ITEM) a demandé aux étudiants du Master francophone "Urbanisme et coopération internationale" et du Master anglophone "Cooperation in Urban Planning" de travailler. 

Encadrés par Marlène Leroux, maître de conférences associée et Jean-Michel Roux, maître de conférences à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine de Grenoble, une quarantaine d’étudiants ont travaillé à l’élaboration de différentes candidatures. "Cet atelier comportait deux phases : la première au cours de laquelle les étudiants ont analysé l’impact des JO de 1968 sur le territoire et la seconde qui leur a permis d’élaborer leurs propositions de réponse" explique Jean-Michel Roux. "Notre hypothèse, à la fin de la première phase d’analyse, était qu’une nouvelle candidature devait être associée à un modèle de société. On a donc demandé aux étudiants d’imaginer une nouvelle vision de la ville dont les JO ne seraient alors que le prétexte à impulser le projet d’urbanisme", continue Marlène Leroux.

Sans autre limite que leur créativité, les étudiants ont donc imaginé comment Grenoble pourrait de nouveau accueillir les Jeux olympiques, mais aussi vers quelle forme d’événements ces modèles de ville pourraient faire tendre la compétition sportive. Alors que certains se projettent dans une smart city grenobloise où les Jeux sont retransmis sur écrans géants et les sports pratiqués par tous en réalité virtuelle, d’autres anticipent la global city associant Grenoble à plusieurs grandes villes des Alpes pour mieux organiser les flux de personnes, d’idées, ou de biens et peser davantage sur la scène internationale. À l’opposé, les plus idéalistes rêvent, eux, de la "ville inclusive" (inclusive city) qui se focalise sur le bien-être social de tous les individus quels que soient leurs statuts ; elle ne dissocierait donc plus Jeux olympiques et paralympiques... Plus pragmatiques, d’autres encore exploitent le concept de "ville de la décroissance" (degrowth city), qui s’oppose à l’idée d’une croissance sans fin et ses conséquences négatives (consommation irraisonnée, pollution, inégalités...). Dans cette ville, on chercherait à réduire l’impact des Jeux sur l’environnement notamment en réutilisant les équipements, en réduisant transports et déchets. Enfin, face aux conséquences du changement climatique, c’est le modèle de la "ville post-tourisme d’hiver" (post-winter tourism city) qui s’impose. La disparition de la neige à basse altitude amène alors à repenser les Jeux d’hiver, en Jeux de montagne...

Autant de projets inspirants qui prouvent que d’autres modèles de ville peuvent porter sans les dénaturer les valeurs de l’olympisme. 

 

Publié le29 janvier 2018
Mis à jour le26 avril 2022