Les performances hors normes de certaines sportives à l’allure trop masculine ont souvent jeté le doute sur leur sexe "véritable".
La définition sportive d'une femme
Pour éviter toute fraude, avantageant un homme qui concourrait avec les femmes, des tests de féminité – examen gynécologique ou analyse hormonale – ont été imposés aux athlètes dès les années 1960. Supprimés dans les années 2000, ces tests ne sont plus menés aujourd’hui qu’en cas de "doutes visuels" sur l’identité sexuée d’athlètes.
En 2011, le CIO et l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) ont imposé un seuil maximal de testostérone pour les femmes. Leur problème : catégoriser les athlètes atteintes d’hyperandrogénie, autrement dit ces femmes qui naturellement ont un taux de testostérone plus élevé que la moyenne, comme la sud-africaine Caster Semenya. "Ce seuil est forcément arbitraire" commente Michel Guinot, médecin du sport au CHU Grenoble Alpes. "Mais pourtant, on a exigé de ces femmes, qui sont hors normes mais qui ne sont pas malades, qu’elles suivent un traitement hormonal pour pouvoir participer aux compétitions, ce qui n’était pas sans conséquence sur leur santé. L’idée qu’une augmentation modérée du taux de testostérone chez la femme induirait nécessairement de meilleures performances est pourtant très discutable. Les performances de Caster Semenya sont peut-être dues à d’autres particularités innées, comme une qualité de fibres musculaires exceptionnelles.»
Sport et grossesse
Le cycle ovarien a-t-il des effets sur les pratiques des sportives ? Selon le médecin Michel Guinot, "Il n’y a aucune preuve scientifique de l’influence de ces variations hormonales sur les performances des femmes mais il y a sans aucun doute des effets individuels. Certaines femmes auront sûrement des baisses de performance, surtout quand elles ont des règles très douloureuses."
En revanche, la pratique sportive peut avoir un effet sur le cycle : "Avec une pratique excessive, les réserves énergétiques peuvent s’altérer et les femmes qui maigrissent trop vont avoir des perturbations de leurs cycles. L’origine est vraiment le déséquilibre entre les apports et la dépense énergétique."
Quant à la grossesse, si elle interrompt la carrière de la sportive, elle n’a en théorie pas d’autres impacts : "Après une grossesse, il n’y a pas de raison biologique pour qu’une femme ne récupère pas son niveau. Les raisons éventuelles sont plutôt extra sportives : une disponibilité moindre pour les entrainements, des temps de sommeil et de récupération diminués, etc." Le médecin rappelle d’ailleurs que : "la pratique d’activités physiques y compris à caractère sportif est recommandée pendant la grossesse, avec évidemment quelques restrictions liées aux risques de chute et de traumatisme".
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