Lorsqu’en 2014, à l’occasion du vernissage de son exposition au Musée de Grenoble, Giuseppe Penone, rencontre le physicien Joël Chevrier, professeur à l'Université Grenoble Alpes et chercheur à l’Institut Néel, il lui demande : "pourriez-vous sculpter un grain de sable ?"
De ce défi, relevé avec Cino Viggiani, professeur à l'Université Grenoble Alpes et Edward Andò, ingénieur de recherche CNRS, tous deux spécialistes du comportement des sables au laboratoire "Sols Solides Structures Risques" (3SR - CNRS / Grenoble INP / Université Grenoble Alpes), naîtra une série d’oeuvres d’art intitulées "Essere vento" (être vent) au centre desquelles il y a deux petits grains de sable, l’un façonné par le vent, les chocs et les frottements, l’autre taillé à l’identique au laser…
La nature, une source inépuisable d'inspiration pour Giuseppe Penone
Giuseppe Penone est l’une des figures essentielles de l’Arte povera, l’Art pauvre. Contestataire et poétique, ce mouvement artistique, né en Italie à la fin des années 60 en opposition à l’industrie culturelle et la société de consommation, sublime la pauvreté des matériaux employés : cailloux, terre, bois, végétaux, plumes, cheveux, corde, chiffons, graphite, etc. Inspirées par la nature et le corps, les oeuvres de Giuseppe Penone fascinent par leur simplicité et leur précision, leur élégance et leur sensibilité.
Du fleuve au vent
Dans les années 80, Giuseppe Penone expose une oeuvre intitulée Essere fiume (être fleuve) où deux pierres semblables sont placées côte à côte. L’une, extraite d’une rivière, a été façonnée par l’eau, tandis que l’artiste a sculpté l’autre, à l’identique, dans une pierre de la même roche prélevée dans une carrière en amont de la rivière. Leur face à face surprend, car dans la nature, une pierre ne peut avoir de double. L’envie vient alors à l’artiste de réaliser le même travail sur des grains de sable pour reproduire l’action du vent, comme il avait tenté de reproduire celle de l’eau. Un changement d’échelle techniquement irréalisable jusqu’à sa rencontre avec les chercheurs grenoblois en 2015.
"Les chercheurs n'abandonnent pas facilement.
C'est peut-être quelque chose qu'ils ont en commun avec les artistes."
Joël Chevrier
"Les scientifiques ont une idée et ils cherchent le chemin pour la réaliser.
J'ai une démarche semblable."
Giuseppe Penone
Partager le lienCopierCopiéFermer la fenêtre modalePartager l'URL de cette pageJe recommande cette page :Consultable à cette adresse :La page sera alors accessible depuis votre menu "Mes favoris".Arrêter la vidéoJouer la vidéoCouper le sonJouer le sonChat : Une question ?Chatbot Robo FabricaStatistiques de fréquentation MatomoX (anciennement Twitter)