Anaïs Chevalier va chercher la médaille olympique

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Anais Chevalier en 2017 © Shutterstock
Anais Chevalier, biathlète, étudiante sportive de haut niveau en licence 3 STAPS à l’Université Grenoble Alpes.
La biathlète, étudiante sportive de haut niveau en licence 3 "Sciences et techniques des activités physiques et sportives" (STAPS) à l’Université Grenoble Alpes, vise le podium lors des JO d’hiver en Corée du sud.

Pyeongchang a déjà été le théâtre d’une belle victoire pour Anaïs Chevalier. Dans la ville sud-coréenne qui accueillera les Jeux olympiques d’hiver en février 2018, la jeune femme de 24 ans, étudiante en licence STAPS à l’Université Grenoble Alpes, a décroché l’hiver dernier la troisième place du sprint féminin lors de la Coupe du monde de biathlon. À l’issue de cette saison où elle s’est surpassée, tous les espoirs sont permis. "C’est légitime que j’arrive avec de gros objectifs aux JO de 2018", estime-t-elle. La biathlète a pourtant dû repenser son entraînement après s’être fait renverser en mai par une voiture alors qu’elle faisait du vélo, pendant son stage avec l’équipe de France. "Si je cicatrise bien, je peux prétendre à quelque chose de beau. Individuellement, je peux aller chercher une médaille", croit-elle.

Aller dans les extrêmes

Fille aînée de parents très sportifs qui l’emmènent faire du VTT et de la course à pied, Anaïs Chevalier montre déjà, enfant, de bonnes capacités d’endurance. Elle commence le ski de fond à l’école primaire, à Revel (Isère), et fait aussi beaucoup de ski alpin, avant de découvrir le biathlon à l’âge de treize ans. Dans le club où elle pratique le ski de fond, un entraîneur du Comité régional des sports de neige du Dauphiné, chargé de repérer les jeunes talents, lui met une carabine entre les mains. Elle est immédiatement mordue. "J’ai commencé à gagner. De fil en aiguille, je suis allée aux championnats du monde junior et j’ai participé à différentes compétitions internationales. J’ai quand même fait mon collège normal à Domène. Ensuite, je suis venue en sport-étude à Villard-de-Lans pour me mettre à fond au biathlon. J’ai préparé le Bac en quatre ans, en étant libérée tout l’hiver pour pouvoir m’entraîner." Ce que la jeune femme aime avant tout dans son sport, c’est le défi que représente la pratique des deux disciplines. "On se fait, entre guillemets, ‘péter’ le cœur sur la piste et il faut ensuite être capable de se concentrer pour tirer cinq petites cibles. Ces deux sports très différents exigent d’aller dans les extrêmes à chaque fois."

L’or en relais

Au sein de l’équipe de France de biathlon dames, elle puise l’envie de se dépasser : "Ce groupe est tellement fort et dense que cela ne peut qu’aider. On a de tout dans cette équipe. Il y a celles qui vont très vite en ski, celles qui tirent vite, mieux que les autres. Cette diversité nous tire vers le haut." L’objectif qui lui tient à cœur : "l’or en relais." "On est capable de le faire ! Cette année, on a toujours été derrière les Allemandes en relais, ça serait bien qu’on prenne notre revanche", déclare-t-elle, déterminée. Pour Anaïs Chevalier, les Jeux olympiques c’est un "rêve de gosse" qu’elle a réalisé une première fois en 2014 lorsqu’elle a été sélectionnée à Sotchi : "C’était une belle parenthèse, un peu inattendue. Je n’étais pas en position de faire une médaille : j’étais super jeune, je n’étais pas capée, comme je peux l’être maintenant." Physiquement, elle s’est renforcée. Mentalement aussi, après avoir surmonté des épreuves qui l’ont "construite". En 2015, alors qu’elle sort d’une belle saison, une blessure au dos la coupe dans son élan vers la victoire : "J’ai dû me battre comme un diable pour remonter en Coupe du monde. J’ai cravaché pendant deux ans pour me refaire une place, mais la victoire est d’autant plus belle !" Sa récente fracture à la clavicule est un nouveau coup du sort dont elle espère aussi sortir grandie et plus forte. L’accident a au moins nourri son projet d’études. Quand elle aura sa licence, Anaïs Chevalier envisage désormais de s’inscrire en master de ré-athlétisation pour pouvoir ensuite travailler avec des jeunes sportifs et les aider à prévenir leurs blessures. En attendant, priorité au sport et focus sur 2018. "Je mets le paquet sur le biathlon. J’arrêterai tôt pour avoir une deuxième vie !"



Publié le29 janvier 2018
Mis à jour le29 janvier 2018